Exposition Daniele Steardo. Instants présents

Du 21 octobre 2023 au 13 janvier 2024

Chez les artistes authentiques, ceux qui nous parlent et qui durent, l’histoire, toujours, se répète : des dons éblouissants, repérés de bonne heure ! Daniele Steardo, né à Gênes en 1976, n’échappe pas à la règle. Du plus loin qu’il se souvienne, il se revoit, tenant un crayon et traçant des silhouettes. Il se rappelle comme il grattait la terre à quatre ans, assis dans la vigne familiale, sur un coteau du Piémont. Des gestes précis, sans cesse recommencés. Des gestes exprimant déjà le ciseleur qu’il deviendrait, capable de transformer un marbre de quinze tonnes en un drap souple et léger. Car tel s’avère Daniele Steardo : un prodige de la sculpture consacré en 2006, lorsqu’il inaugura sa première commande publique réalisée pour le cimetière de Bruzzano, à Milan.

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L’exposition en photographies

Daniele Steardo
L’instant présent

Chez les artistes authentiques, ceux qui nous parlent et qui durent, l’histoire, toujours, se répète : des dons éblouissants, repérés de bonne heure ! Daniele Steardo, né à Gênes en 1976, n’échappe pas à la règle. Du plus loin qu’il se souvienne, il se revoit, tenant un crayon et traçant des silhouettes. Il se rappelle comme il grattait la terre à quatre ans, assis dans la vigne familiale, sur un coteau du Piémont. Des gestes précis, sans cesse recommencés. Des gestes exprimant déjà le ciseleur qu’il deviendrait, capable de transformer un marbre de quinze tonnes en un drap souple et léger. Car tel s’avère Daniele Steardo : un prodige de la sculpture consacré en 2006, lorsqu’il inaugura sa première commande publique réalisée pour le cimetière de Bruzzano, à Milan.

Tantôt des baigneurs, des scènes de vie, des amoureux ; tantôt des portraits, des natures mortes. Des personnages exactement figurés, des moments subtilement suspendus, mais qu’un souffle propre infuse cependant, indicible et prégnant. En un mot, une atmosphère, celle de l’instant présent, à peine troublée par la gestuelle d’un artiste exceptionnel n’oubliant jamais qu’il taille aussi la pierre. Qu’il noue et dénoue des morceaux de glaise, comme il noue et dénoue les anatomies qu’il dessine. « Je suis tellement moderne que je veux l’être avec ceux qui seront les modernes de demain », prévint, un jour de rage, l’inimitable Modigliani (il bataillait avec Fernand Léger). Daniele Steardo, formé aux écoles classiques, a compris le message. C’est l’un des modernes de demain.

Donc, Daniele Steardo s’est arrêté à Saint-Malo, pour la trente-cinquième exposition d’un lieu qui eut l’honneur d’accueillir Jacques Villeglé, Mark Brusse, Erró, Peter Klasen, Antonio Seguí, Valerio Adami, Vladimir Veličković, Gérard Guyomard, Franco Salas Borquez. Une liste de maîtres, la plupart octogénaires, l’ayant adoubé depuis ­longtemps. Parce qu’il ne faut pas s’y tromper : il donne à voir une grande et belle œuvre ! Une peinture fière, à la fois savante et sauvage. Elle répond opportunément à la question posée jadis par Francis Carco dans un livre délicieux, L’Ami des peintres : « Mais où sont les maîtres d’aujourd’hui ? »

Christophe Penot
Éditeur d’art